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Droit des artistes, par Philippe Brand

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Permettez qu’à la fin, je prenne la licence
De rédiger en vers ma note juridique,
Que j’établisse un pont entre deux existences
Qui cohabitent en moi en un cocktail unique.
Tout naturellement, j’en trouve la substance
Dans ce métier d’artiste, motivant, magnifique,
Qui donne à quelques - uns la gloire et la puissance,
Mais n’assure à beaucoup que des gains faméliques.

Pour produire un spectacle, il faut une licence,
Issue d’une ordonnance prise aux temps héroïques,
Et dont on oublia cinquante ans l’existence,
Mais dont l’exhumation par les pouvoirs publics,
Redonna aux artistes une forte assurance,
En les sortant enfin des combines iniques,
Leur permit pour de bon d’avoir leur subsistance,
Le droit à la retraite, le statut ASSEDIC.

Pour se faire embaucher, il faut un employeur,
Qui ne joue pas le rôle du renard argenté,
Qui s’assume lui-même en tant que producteur,
Vous déclare sans fard à la Sécurité
Sociale, puis, de plus, vous donne le meilleur,
Une fiche de paie, votre félicité,
Qui vous sort des filets de ces usurpateurs
Prêts à vous imposer leur suzeraineté.

Etre un intermittent, un début prometteur,
Un revenu minime, la misère évitée,
Pas nécessairement un signe annonciateur
De la fortune acquise, du succès patenté.
Si l’on veut parvenir au talent créateur,
Il faut, dans le silence, sa muse écouter,
Suivre un chemin ardu, un parcours formateur,
Avant de parvenir à la notoriété.

31/07-17/08/2001